Histoire
C’était un matin de décembre, la neige tombait doucement et régulièrement en de petits et légers flocons qui s’accrochaient aux routes, rendant la chaussée dangereuse et glissante, c’est un jour comme celui-ci que je décidais de naitre, mais bien sur, le matin, alors qu’il était seulement cinq heures du matin et que les routes n’avaient pas été déneigées. Je sais que je ne devrais pas m’en rappeler, mais j’ai l’impression parfois, d’entendre le crissement des pneus, la voiture qui s’enfonce dans un arbre, ma mère qui crie…
Ce jour-ci est peut-être celui de ma naissance, mais aussi celui de la mort de mon père, je crois que ma mère ne me l’a jamais pardonné, de l’avoir forcé à vivre alors qu’elle aurait préféré partir avec mon père… Je naquis donc ce jour, le huit décembre, dans un hôpital à Londres alors que mes parents vivaient à, à peu près une heure et demie de la capitale, dans un trou paumé.
Pour finir avec ma naissance, on peut dire que ma mère, les larmes aux yeux et son ventre rond, a sorti son téléphone, tirer l’antenne et appeler d’urgence une ambulance, autant pour elle que pour son mari. Bref, ma mère me donna naissance presque à contre cœur, comme si elle avait voulu me punir. Elle refusa de me prendre dans ses bras, me laissant pleurer dans les bras d’une autre, d’ailleurs, je m’attachais à cette jeune sage femme qui prenait soin de moi comme une mère. Lorsque je dû quitter l’hôpital, ce fut un déchirement, le début d’une vie, avec une femme qui m’était étrangère…
Ma mère me choisi un nom qui ne voulait pas forcement dire grand chose pour elle ; elle avait ouvert un annuaire au hasard, puis elle avait fait tomber son stylo, le premier nom était John, n’étant pas un garçon, elle exécuta la même manœuvre jusqu’à tomber sur un nom de fille : Jessica. Elle décida de ne pas me faire l’honneur d’un second nom, et elle choisit de ne pas me donner le nom de son mari, je dû trouver que Loner, son nom de jeune fille, était suffisant.
Quelle ne fut pas ma joie quand, elle décida de m’envoyer dans un internat dès mes six ans, j’étais heureuse de la quitter, depuis ma naissance, nous n’avions rien partagé, aucun bon moment du moins, juste des silences trop pesants… Et parfois des reproches.
L’internat fut comme une délivrance, je découvrais enfin le monde, il était beau, je me liais avec des gens, mais à peine six mois sans avoir vu ma mère, je fus convoquée dans le bureau de la directrice de l’internat. Je me demandais ce que j’avais bien pu faire. J’entrais donc dans le bureau, la peur au ventre, j’aperçus la directrice à son bureau et un homme assis face à elle sur un fauteuil. Il se retourna quand j’entrais, toute timide dans mon uniforme auquel j’avais accroché quelques badges pour marquer mon appartenance à plusieurs groupes de l’internat. Son visage était dur, je gardais la tête baissée.
« — Je t’en prie, assieds toi Jessica. M’invita la directrice. »
J’étais peu habituée à l‘usage de mon prénom entier, les autres élèves, et même les professeurs m’appelaient Jess, je me sentais ainsi, bien.
J’obéis donc à la directrice, intriguée par sa voix grave et sérieuse, que c’était-il donc passé ? Le monsieur prit la parole :
« — J’ai le malheur de vous annoncez mademoiselle Loner, qu’un malheur est arrivé à votre mère. Elle a mit fin à ses jours et a laissé une lettre qu’elle vous a adressée. »
Joignant le geste à la parole, il sortit de la poche de son manteau, une enveloppe pliée, même pas ouverte, avec écrit un nom dessus, le mien…
Je remerciais en hâte le monsieur et la directrice, ils parurent surpris de mon manque de réaction, mais je m’en fichais, l’unique problème qui restait, était : « ai-je vraiment envie de lire la lettre de ma mère, sachant qu’elle et moi n’avons rien partagé ? »
J’allais m’asseoir sur mon lit, ouvris l’enveloppe et sortis la lettre, mes mains ne tremblaient même pas, je n’avais pas peur, c’était même une sorte de soulagement.
« Jessica,
je ne m’excuserai pas de ne pas avoir été une mère pour toi. Tu n’as même pas été une fille ! tu as tué ton père, la seule personne qui comptait vraiment pour moi. Tu l’as tué, tu sais que je t’en veux. C’est ta faute si il est mort et si aujourd’hui je vais le rejoindre… »Je n’eus pas la force de continuer, je ne pouvais lire plus de reproches, je remis la lettre de deux pages A4 recto-verso, dans son enveloppe et la fit bruler avec le briquet que je trouvais sous le lit d’une fille. La lettre se consuma et le souvenir de ma mère avec.
Les vacances d’été arrivèrent et je dû aller dans un orphelinat, j’alternais ensuite mes années entre orphelinat durant les vacances et internat.
Puis, pendant les vacances d’été qui me conduirait ensuite vers le jour de mon anniversaire, je reçus du courrier, une lettre, la première depuis celle de ma mère… Je l’ouvrais avec peur et découvrit qu’on me conviait dans une école de magie !!! J’étais d’abord méfiante, ensuite heureuse, je montrais la lettre à la femme qui était en charge de tout ce qui me concernait, elle était dubitative.
Alors, le 31 aout, je pris dans une valise les quelques affaires qui m’importaient réellement et je quittais ce qui était ma maison jusqu’alors. J’allais à King’s Cross qui était à deux pas de l’orphelinat, et m’allongeais sur un banc où je passais la nuit. Le lendemain, je vis des élèves traverser les murs avec des chouettes, je les suivis et j’arrivais sur le quai 9 ¾, c’était magique. La locomotive rouge lâchait de la vapeur, même cela rendait l’atmosphère unique, j’étais enfin heureuse. Cependant, je me sentais seule avec mon pauvre sac minuscule, une mère s’approcha de moi, sa fille devait avoir deux ans de plus que moi, c’était une blonde avec un sourire idiot mais gentil.
« — Tu n’as pas de bagages ? Me demanda t-elle.
— Nan, je… »
Je ne sus que rajouter, car la mère venait de faire apparaître un chariot sur lequel étaient posé une valise et un hibou qui hululait, j’approchais ma main de la cage et caressais le plumage brun du hibou.
« ¬— Son nom est Lightly. M’informa la blonde avec un grand sourire »
Après avoir discuté avec cette fille, Nora Parker, j’allais dans le train, elle rejoignit ses amies, et nous ne revînmes que peu dans les couloirs de Poudlard.
A mon arrivée je fus répartie puis, j’allais au chemin de traverse pour pouvoir acheté une baguette : bois d’if, 23cm, ventricule de dragon. J’étais très fière.
Au fil des ans, je repris la confiance en moi, et une certaine assurance. Je me fis des amis avec un entrain digne de ma première amie. Pendant chaque grande vacance, je retourne à l’orphelinat, mais ils n’ont plus aucun droit sur moi, ils savent que je partirai toujours le premier septembre Maintenant, je vais attaquer ma cinquième année, que j’attends avec impatience !! Je dois dire que j’essaie quand même de savoir si l’un de mes parents était un sorcier comme moi, je suis curieuse de savoir.